Les nouveaux médiateurs

NIGER - 1994, nouvelles négociations avortées

En février 1994, le gouvernement du Niger organise de nouveaux pourparlers avec toutes les factions touarègues.

Des pays qui jusque là s´étaient tenus à l´écart reviennent participer en tant que médiateurs : les colonisateurs historiques que sont les français, le pays d´accueil de très nombreux réfugiés qu´est le Burkina-Faso et l´historique médiateur l´Algérie.
Malgré quelques différents politiques opposant Français et Algériens, les deux pays se concertent pour trouver une solution rapide à l´instabilité du pays.
C´est également là que se profile un nouvel espoir, renforcé par une deuxième rencontre à Paris en Juin 1994.

Mais encore une fois les négociations ne mènent à rien. Même s´il subsiste un désir de poursuivre ces efforts dans une prochaine réunion en Algérie.

En Septembre 1994, un nouvel évènement tragique se produit  lors d´un festival culturel Tuareg dans la ville d´Agadez. Des personnes non-identifiées ont fait irruption dans la foule en jetant des grenades : cette nouvelle agression fera 6 morts et blessera nombre de femmes et d´enfants.
À cette action s´ajoute la passivité du gouvernent qui ne s´empresse pas de répondre au manque de structures sanitaires et de soins en facilitant de transport des victimes vers l´hôpital d´Arlit.

Il faudra même attendre l´arrivée des "French-Doctors" de l´organisation Médecins du Monde pour les premières mesures sanitaires soient prises.

À la fin du mois de septembre, un meeting technique est organisé á Ouagadougou pour décider du calendrier des prochaines rencontres. 
Il y eut ici une heureuse surprise sous la forme d´un nouvel accord de paix entre les mouvements de résistance touarègues et le gouvernement du Niger.

MALI - 1994, l'apogée de la violence

La répression contre les actions de banditismes maures et touarègues dans le nord du pays connaît une issue tragique le 21 Avril 1994 à Menaka, qui se solde par la mort de 4 homme la mutilation de 12 autres.
Encore une fois le gouvernement militaire Malien fait preuve de laxisme contre les malfaiteurs en encourant aucune action sévère : les soldats inculpés sont simplement mutés vers d´autres camps.
D´autant que les massacres ne s´arrêtent pas : en Juin et Juillet 1994, 50 hommes Touaregs et Maures sont tués. Parmi eux, une personnalité : le directeur du centre d´études Islamiques et de Documentation de Tombouctou.

Les Touaregs répondent brutalement  le 25 juillet en exécutant des civils dans la ville de Bamba. De 40 à 100 selon les sources.

Le bilan de cet été meurtrier est conséquent : un millier de morts dans les deux camps, civils, rebelles et militaires.

Le 4 Octobre 1994 le gouvernement Malien est inquiet lorsqu´une patrouille de 4 hommes assassine le consul de Suisse, ainsi que certains de ses collaborateurs Touaregs.
Une mission d´enquête gouvernementale a déterminé que cette action était injustifiée. Cependant le gouvernement ne parvint pas à identifier clairement les auteurs et abandonne l´enquête faute de résultats. Il finit quand même par reconnaître en Décembre de cette année la culpabilité de militaires. 

Deux semaines plus tard, le 20 Octobre un important groupe de rebelles armés (supposés du FIAA) attaque la ville d´Asonguo au sud-est. 6 personnes sont tuées, dont des civils. L´action visait la tête du détachement militaire de l´armée Malienne présent dans cette région : certains de ses membres y trouvent aussi la mort.
L´action rebelle s´amplifie 2  jours plus tard le 22 Octobre, en espérant provoquer des dégâts matériels. 14 civils y perdent la vie et 17 autres sont blessés.

Des représailles disproportionnées eurent lieu, signées par des membres d´un mouvement populaire, le Ganda Koy, qui décima un camp entier faisant entre 60 et 300 victimes. 
Dans le même temps, l´armée Malienne face à ce regain de violence redéploie des forces importantes dans le nord du pays et reprend une vague d´exactions contre les populations nomades.

Cette année là encore, le conflit apparaît insolvable : avec une alternance de tensions et de périodes de paix. Le pays était pourtant encore sous le coup des accords des conférences nationales et la présence militaire dans le nord du Mali devait progressivement s´atténuer.