La montée de la colère

NIGER - 1992, déception

Les conférences nationales touchent à leur fin. Les conséquences des conférences sont inattendues. Les soldats auteurs des atrocités n'ont pas été condamnés ou réprimandés. De même qu'aucune mesure n'a été prise pour juger ces criminels.

Un groupe politique : l'Union pour le Développement et le Progrès Social (UDPS) qui a une certaine présence dans les régions du Nord, a proposé de résoudre le conflit en fédérant le pays, c'est à dire en attribuant une quasi-autonomie aux région du nord. D'après eux ceci aurait pu résoudre une partie du conflit. La proposition a été rejetée durant la conférence.

L'échec de cette réunion a réuni les jeunes Touaregs contre le gouvernement, qui à vrai dire n'en attendaient pas grand chose et avaient déjà organisé la suite armée des évènements.
Une des réponse des Touaregs fut la création du Front de Libération de l'Azawad.

Le nord du pays fut alors décrété zone de sécurité, et l'information devait désormais circuler avec beaucoup plus de difficultés depuis cette zone.

Durant le mois d'août suivant, 180 Touaregs présumés appartenant à la rébellion furent capturés, certains exécutés sans jugement légal. L'action du gouvernement devait bientôt, comme au Mali, trouver l'appui des populations voisines des Touaregs, ligués contre cet ennemi commun, dans une guerre civile interethnique naissante.

MALI - 1992, courte trève

En 1992, après l'épisode tragique de Léré, un pacte national entre Touaregs et Maliens fut signé. 
Les revendications des Touaregs ressemblaient beaucoup à celles formulées par les Nations Unies par l'intermédiaire de son Groupe de Travail sur les Peuples Indigènes (UN Working group for Indigenous Peoples)

La signature de ce pacte a permis l'instauration d'une période de trêve. Le gouvernement Malien semble disposé à quelques consentements : régler les conditions de l'administration de la zone des trois régions au nord du Mali; une démilitarisation au nord également, et l'intégration de 2400 Touaregs dans l'armée Malienne. Il promit également de réfléchir à l'intégration de Touaregs dans la vie économique et politique.

Mais d'autres exactions eurent lieu, en parfait désaccord avec les promesses du gouvernement : 12 mort parmi des volontaires de l'"assistance de l'église Norvégienne" de Gossi en mai 1992. Durant ce même mois de mai, 48 fermiers ont été tués près d'un puit près de la frontière Mauritanienne de Foïta.

Ces évènements augmentèrent encore le nombre de réfugiés de plusieurs centaines de milliers, en Mauritanie, en Algérie et au Burkina-faso. Ces départs firent figure de génocides dans les villes du nord du Mali, totalement purgées de leur populations touarègues.

En 1992 eut lieu l'élection d'Alpha Oumar Kounare, à la tête d'un gouvernement civil.